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La zone de rencontre : pour véhicules et piétons, quelles spécificités sur la chaussée?

Zone de rencontre : tenants et aboutissants d'une cohabitation apaisée entre usagers de la route !

Dans les zones de rencontre, la règle est simple : tout le monde peut circuler où bon lui semble, mais en restant courtois et attentif aux autres usagers de la route. Dans ces rues d'agglomération soumises à un Code de la route bien spécifique, les piétons sont rois. Ils peuvent traverser n'importe où en sécurité, flâner au milieu de la chaussée, faire du lèche-vitrine sans craindre de se faire klaxonner par des automobilistes mécontents. Les cyclistes, eux, bénéficient de pistes cyclables à double sens mais doivent céder le passage à ces piétons prioritaires voire tout-puissants :). Quant aux automobilistes, ils sont priés de rouler au pas (vitesse de 20 km/h maximum) et de faire preuve d'une patience à toute épreuve. Les zones de rencontre : un concept devenu réalité en France voilà 6 ans, et qui gagne… du terrain !

Qu'est-ce qu'une zone de rencontre ? À quoi sert-elle ? Que dit le Code de la route sur ces zones partagées ? Risque-t-on une amende ou un retrait de points en cas d'infraction dans ces zones ? Qui peut y circuler ? Autant de questions auxquelles vous trouverez ici des réponses...

1. Concrètement, qu’est-ce qu’une zone de rencontre ?


Une zone de rencontre, c'est un peu comme une colocation entre différents usagers de la route. Mais ici, pas de planning pour le ménage ou la vaisselle !



Une zone de rencontre comprend une ou plusieurs routes qui, en agglomération, autorise(nt) la circulation de voitures, deux-roues, piétons, cyclistes, usagers d’Engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) tels que trottinettes ou vélos électriques, et même bus… mais qui, d'après le Code de la route :
- donne(nt) la priorité aux piétons, partout et tout le temps. La réglementation les autorise à traverser où bon leur semble sur la voirie, sans avoir à chercher un passage piéton pendant de longues minutes. Les vélos doivent eux aussi leur céder le passage. Il ne s'agit pourtant pas d'une zone piétonne !
- limite(nt) la vitesse de circulation des véhicules motorisés à 20 km/h : on redécouvre les charmes de la conduite au ralenti, ce qui permet d'éviter les accidents
- intègre(nt) des pistes cyclables à double sens, même lorsque la rue en elle-même est à sens de circulation unique
- interdit(sent) le stationnement ailleurs que sur les emplacements aménagés et donc adaptés. Fini les voitures ventouses qui s’installent dans la rue pendant des semaines !

Vous trouverez bien sûr la définition exacte de la zone de rencontre dans le Code de la route, article R. 110-2 :
« Section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable. »

L'article R411-3-1 du Code de la route précise par ailleurs que « le périmètre des zones de rencontre et leur aménagement sont fixés par arrêté pris par l'autorité détentrice du pouvoir de police de la circulation après consultation des autorités gestionnaires de la voirie concernée et, s'il s'agit d'une section de route à grande circulation, après avis conforme du préfet. »

Notez qu’il existe évidemment des sanctions en cas de non-respect des règles dans les zones de rencontres. D'après la réglementation en vigueur et en tant qu’automobiliste, vous risquez par exemple une contravention de 135 à 750 euros et un retrait de 6 points en cas de refus de priorité à un piéton… À méditer.

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2. Quel panneau pour une zone de rencontre ?


Une signalétique spécifique (nouveau panneau introduit par un arrêté du 7 novembre 2008) indique bien sûr l'entrée et la sortie de la zone de rencontre. Il s’agit des panneaux routiers codifiés B52 (entrée dans une zone de rencontre) et B53 (sortie d’une zone de rencontre).

Bon certes, cela ne vous dit pas grand-chose. Alors voilà plus clairement à quoi ils ressemblent, ces fameux panneaux ;) :


3. Petite histoire routière... de partage


L'idée de la zone de rencontre ou « rue partagée » n'est pas née d'hier. Elle trouve ses racines vers la fin des années 60 aux Pays-Bas, avec le concept de « woonerf » (littéralement « cour résidentielle »). L'objectif ? Transformer les rues en espaces de vie, où la voiture n'est plus reine.

En France, il a fallu attendre un peu plus longtemps pour que cette idée fasse son chemin. C'est en 2008 que le concept de « zone de rencontre » a été introduit dans le Code de la route, les règles qui s'y appliquent étant fixées par le décret n°2008-754 du 30 juillet 2008.

4. Pourquoi ces zones partagées ?


Vous l’aurez compris, ces zones de rencontre permettent avant tout de sécuriser le déplacement des usagers les plus vulnérables, grâce à une réduction de la vitesse et à l’augmentation « forcée » de la vigilance des automobilistes dans certains lieux : piétons, cyclistes et adeptes d’EDPM y sont plutôt tranquilles.

Mais au-delà de l'aspect sécuritaire et grâce à cette volonté de circulation apaisée, la rue partagée (ou zone de rencontre) peut se targuer de nombreux autres effets positifs à l'échelle locale :
- Elle favorise le lien social. D’ailleurs elle porte bien son nom ! Quand on est obligé de ralentir et de faire attention aux autres, on a plus de chances d'échanger un sourire ou un bonjour avec ses voisins. Bref, on s’y « rencontre » !



- Elle redynamise le commerce local. Les piétons qui flânent sont plus enclins à s'arrêter dans les boutiques.
- Elle réduit la pollution sonore et atmosphérique liée au transport. Moins de voitures qui roulent vite, c'est moins de bruit et moins de gaz d'échappement.
- Elle encourage la mobilité douce. Quand marcher ou faire du vélo devient plus agréable, on a tendance à laisser son véhicule au garage.
- Elle permet aux personnes à mobilité réduite de se déplacer plus facilement, sans se trouver embêtées par la hauteur de certains trottoirs.

5. Comment sont aménagées les zones de rencontre ?


Aménager une rue partagée, ce n'est pas se contenter de retirer tous les panneaux de signalisation et autres marquages ! Il faut repenser entièrement l'espace pour que chacun s'y sente à l'aise. Exit les trottoirs surélevés et les passages piétons. Place à une chaussée plane, des revêtements variés, du mobilier urbain astucieusement placé pour assurer une circulation fluide. L'idée est de créer un environnement qui incite naturellement à la prudence et au partage. Certaines villes ont même poussé le concept encore plus loin, en encourageant même parfois les enfants à jouer sur la chaussée. De quoi obliger les conducteurs à être VRAIMENT aux aguets, mais parfait aussi pour créer une ambiance conviviale et vivante dans le quartier.


6. Les défis de la zone de rencontre


Si le concept semble idyllique pour les piétons et les cyclistes, certains défis persistent :
- L'accessibilité pour les malvoyants. Sans trottoirs ni passages piétons, il est impératif de repenser entièrement les éléments permettant à ce public de se repérer.
- La résistance au changement. Certains automobilistes ont du mal à accepter de perdre leur statut de « roi de la route » sur une partie du réseau.
- Le coût des aménagements. Transformer une rue classique en rue partagée nécessite des investissements importants.
- La communication. Il faut encore expliquer le concept de zone de rencontre aux usagers, ce qui n'est pas toujours évident.

7. Au détour de la Zone de rencontre, la Zone à trafic limité (ZTL)


Pour favoriser encore plus la mobilité douce et réduire la pollution, d’autres options sont d’ailleurs possibles, dont par exemple les « Zones à trafic limité ». Vous connaissez ?

Pour faire vite, il s’agit de rues (généralement en centre-ville) dans lesquelles les voitures ne peuvent circuler qu’à certaines conditions : sauf services d’urgence, les conducteurs doivent généralement être des riverains ou montrer patte blanche avec des autorisations spéciales…

On compte actuellement 3 villes en France ayant mis en place une Zone à trafic limité : Nantes en 2012, Grenoble en 2018 et Rennes en 2023. Paris envisage également de créer une ZTL en 2024, juste après les Jeux Olympiques…

8. L'avenir de la zone de rencontre en France


Malgré ces défis, la rue partagée a de beaux jours devant elle en France. De plus en plus de villes s'y mettent, encouragées par les retours positifs des premières expériences, dopées par une législation facilitant la mise en place de ces espaces et boostées par l’enthousiasme croissant des urbanistes, élus locaux et citoyens pour ce concept.

La zone de rencontre s'impose ainsi progressivement comme un concept incontournable dans l'aménagement urbain français !

Une façon de réinventer la ville, un pas à la fois, et de redécouvrir notre environnement urbain et nos voisins…

Article rédigé par mediascript, rédacteur blog

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