Faites-vous partie des personnes concernées ? Allez-vous devoir changer de voiture ou modifier drastiquement vos habitudes de transport ? On fait le point.
Sommaire
1. Interdiction de circulation pour 560 000 véhicules ! Êtes-vous concerné ?
2. Limiter la pollution dans la Métropole du Grand Paris : un dispositif progressif
3. 2026 seulement : début des contrôles
4. La pollution automobile : un impact sanitaire alarmant !
5. Transition vers une mobilité plus propre : tous ensemble !
1. Interdiction de circulation pour 560 000 véhicules ! Êtes-vous concerné ?
Les vignettes Crit’Air, vous connaissez ? Elles fleurissent sur nos pare-brises depuis 2016, devenant progressivement obligatoires pour circuler dans certaines zones. Petit rappel : plus leur numéro est élevé, plus le véhicule est considéré comme polluant, cette donnée étant déterminée à la fois par sa date de mise en circulation et par l’énergie utilisée (diesel, essence, hybride, électrique…).
Vous êtes concerné par les nouvelles interdictions si vous êtes propriétaire d’une voiture diesel immatriculée avant 2011 ou d’une voiture à essence immatriculée avant 2006. Il s’agit en fait de l’ensemble des véhicules de catégorie Crit’Air 3 qui, à compter du 1er janvier 2025, ne pourront plus circuler dans 77 communes situées dans tout ou partie du périmètre de l’A86 et ce, du lundi au vendredi, de 8h à 20h (sauf jours fériés).
Alors que la règle était initialement prévue pour s’appliquer dès 2022 (Loi Climat et Résilience votée l’année précédente par l’Assemblée nationale), 2 reports successifs devaient permettre aux propriétaires des véhicules concernés de se retourner. Mais cette fois, c’est la bonne : il n’y aura pas de troisième report ! C’est ce que laisse entendre le Ministère de la Transition Écologique : "C'est la loi Climat et Résilience qui a défini l'échéance du 1ᵉʳ janvier 2025 et elle s'impose à la Métropole du Grand Paris qui doit la mettre en place puisque l'agglomération est toujours en dépassement régulier des seuils réglementaires de qualité de l'air".
Cette nouvelle étape aura des conséquences majeures, puisqu’elle concernera 1 automobiliste sur 4 dans le périmètre de la ZFE du Grand Paris (étude de l’Atelier parisien d’urbanisme), celle-ci regroupant déjà 77 communes sur les 131 que compte la métropole. Cette restriction s'appliquera à plus de 560 000 véhicules du parc immatriculé des communes de la ZFE (22% du parc), et 1,8 million de véhicules à l’échelle de l'Île-de-France (27 % du parc). Notons bien que ces chiffres portent sur les véhicules immatriculés et non sur le parc roulant effectif. Quoi qu’il en soit, l’impact sur les Franciliens sera important…
2. Limiter la pollution dans la Métropole du Grand Paris : un dispositif progressif
La Métropole du Grand Paris, pour lutter contre la pollution et comme l’ont fait de nombreuses autres villes ou métropoles européennes (315 à l’heure actuelle), a mis en place une Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) que délimite plus ou moins l’A86. Il s’agit d’interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants dans ce périmètre, la voiture étant considérée comme l’une des principales sources de pollution en ville.
Si la Métropole du Grand Paris a pour objectif de faire disparaitre de ses routes les véhicules thermiques à l'horizon 2030, la mise en œuvre du dispositif a commencé dès 2019, avec l’interdiction à la circulation des véhicules Crit’Air 5 dans la zone concernée. 2021 a marqué une deuxième étape : furent alors interdits les véhicules Crit’Air 4. Nous en sommes aujourd’hui à préparer la troisième : l’interdiction aux véhicules Crit’Air 3 de circuler dans ce périmètre, au 1er janvier 2025.
3. 2026 seulement : début des contrôles
Les automobilistes respecteront-ils cette nouvelle interdiction ? Pour le moment, et jusqu’à début 2026, aucun équipement de contrôle ne sera disponible. La question est dès lors de savoir si les Franciliens feront preuve, tout simplement, de civisme.
Un certain optimisme à cet égard peut s’appuyer sur une baisse observée de 31 000 voitures Crit’Air 4 et 5 immatriculées dans la Métropole du Grand Paris entre 2022 et 2023… alors même qu’il n’existait déjà aucun contrôle automatique pour sanctionner la circulation de ces véhicules dans la ZFE.
4. La pollution automobile : un impact sanitaire alarmant !
Si la Métropole du Grand Paris se sent si concernée par la pollution automobile, si elle met en place ce dispositif évidemment contraignant pour beaucoup de Franciliens, c’est parce qu’elle « doit répondre à une urgence sanitaire et climatique » (cf. www.zonefaiblesemissionsmetropolitaine.fr). Rien de moins. Le site rapporte en outre qu’ « en 2019, Airparif, l’Association Agréée pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) en Île-de-France, évalue à 400 000 les métropolitains qui respirent un air très pollué dépassant la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote (NO2). » Pour ne parler que de lui. Mais entre particules fines, oxydes d’azote, monoxyde de carbone et composés organiques volatils (les principaux polluants émis par les véhicules thermiques), les troubles de santé se multiplient, avec à la clé, notamment, maladies cardiovasculaires, problèmes respiratoires, troubles neurologiques et augmentation du risque de cancer.
L’Agence Santé Publique France estime dans un rapport d’avril 2021, que le confinement n'a pas eu comme seul effet positif d'endiguer la première vague de Covid-19 : il a aussi entraîné une réduction de la pollution atmosphérique liée à la diminution drastique de la circulation et au ralentissement de l'activité industrielle et ce, pendant plusieurs semaines. Cette baisse de la pollution de l'air aurait permis d'éviter 2300 décès grâce à la diminution des particules fines… ainsi qu’environ 1200 décès grâce à une réduction de l'exposition au dioxyde d'azote (NO2), émis principalement par le trafic routier.
Une autre étude, publiée celle-ci dans The Lancet Planetary Health, indique que la pollution de l’air serait responsable de 9 millions de décès par an dans le monde.
Des chiffres pour le moins édifiants… et engageant bien entendu les pouvoirs publics à prendre certaines mesures, dont la mise en place de ces fameuses Zone à Faibles Émissions mobilité et autres vignettes Crit’Air.
5. Transition vers une mobilité plus propre : tous ensemble !
Si ces mesures impactent défavorablement le quotidien de milliers de personnes qui devront s’organiser pour bientôt changer de véhicule ou opter pour les transports en commun, on assiste néanmoins à une prise de conscience collective. Dans le domaine du transport comme dans bien d’autres, les mentalités évoluent : les automobilistes s’adaptent ainsi progressivement aux nouvelles normes environnementales… et participent plutôt de bon gré à une transition qui, portée par des incitations gouvernementales et une offre croissante de véhicules électriques, s’accélère. Reste à relever un double défi : celui d’un accès plus économique aux véhicules propres et celui du développement d’infrastructures de recharge…
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Article rédigé par mediascript, rédacteur blog